S'informer

Reconnaître l’arrêt cardiaque

– La victime perd connaissance, elle n’a aucune réaction quand on lui parle ou quand on la stimule.

– Sa respiration est inexistante ou très irrégulière.

Premiers secours

Sauver une vie grâce à 3 gestes importants

Appeler

Appeler le 112, des conseils vous seront donnés par téléphone.

Masser

Pratiquez le massage cardiaque : appuyez fort, bras tendus, au milieu de la poitrine et relâchez. Effectuez 100 à 120 compressions par minute. Le bouche à bouche n’est pas nécessaire.

Défibriller

Défibrillez à l’aide d’un défibrillateur automatique. Appuyez sur le bouton ON et suivez les instructions très simples qui seront délivrées. L’appareil fait lui-même le diagnostic et délivre le choc si nécessaire, en demandant ou non d’appuyer sur un bouton selon les modèles.

POUR ALLER PLUS LOIN

Découvrez cette vidéo informative sur les gestes qui peuvent sauver une vie.

J’organise une sensibilisation avec GHW

Une session de sensibilisation dure environ 2 heures.

Elle se décompose en 3 temps:

1) Présentation du fléau de l’arrêt cardiaque en France et dans le monde

2) Projection du film  Action! réalisé pour le CESU 78

3) Démonstration des gestes qui sauvent: massage cardiaque et utilisation d’un défibrillateur.

Qu’est-ce que la mort subite de l’adulte ?

L’arrêt cardiaque est le mécanisme final de tout décès, quelle qu’en soit la cause. Lorsqu’il n’existe pas de maladie préexistante conduisant au décès, il s’agit d’un arrêt cardiaque brutal aussi appelé plus couramment « mort subite ». Il existe souvent des symptômes ayant débuté moins d’une heure avant l’arrêt cardiaque. Au total, la mort subite est responsable de 4 à 5 millions de décès chaque année. Cela représente plus de la moitié des décès d’origine cardiaque et jusqu’à 20 % de la mortalité globale. La mort subite entraîne une mortalité prématurée plus importante que n’importe quel cancer chez les hommes et les femmes de toutes les tranches d’âge. L’incidence de la mort subite est estimée entre 50 et 100 cas pour 100 000 personnes-année et pourrait donc concerner environ 40 000 personnes par an en France. Cette incidence est heureusement en baisse, notamment du fait d’un meilleur contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire et de l’amélioration de la prise en charge des patients porteurs d’une maladie cardiaque. Chez le sujet jeune, le risque est très faible et augmente avec l’âge jusqu’à un pic entre 65 et 70 ans, en parallèle avec l’incidence de maladie coronaire. Le risque chez les hommes est deux fois plus grand que chez les femmes.

LA MORT SUBITE DU SPORTIF/JEUNE SPORTIF

La mort subite du sportif est un évènement peu fréquent, touchant surtout l’homme d’âge moyen qui pratique du sport de loisir, en lien avec une maladie coronaire fréquemment méconnue. Chez l’athlète de haut niveau, les causes cardiaques sont prédominantes également avec une plus grande part des cardiopathies structurelles et des canalopathies. Si les gestes de premiers secours sont initiés, la survie dépasse facilement les 50%, et c’est une belle illustration éducative pour améliorer également le pronostic de l’arrêt cardiaque non lié au sport. La prévention d’un évènement cardiovasculaire lié au sport reste difficile et repose sur l’examen clinique, l’interrogatoire (comprenant l’histoire familiale) et l’ECG de repos chez les participants >35 ans. La visite de non contre-indication est aussi l’occasion de transmettre au patient les règles de bonne « hygiène » sportive et les gestes qui sauvent en cas de mort subite au cours du sport chez un des partenaires (et l’importance de régulièrement s’éduquer aux gestes qui sauvent…).

LA MORT SUBITE CHEZ LES FEMMES

Les femmes représentent environ un tiers des cas de mort subite. Néanmoins, les causes de mort subite chez les femmes sont un peu différentes : elles sont souvent moins porteuses de maladie coronaire et de maladies cardiaques structurelles. Le pronostic est également différent. En effet, alors que les femmes représentent un tiers des cas de mort subite, elles comptent pour environ la moitié des décès ! Ces différences pronostiques reposent à la fois sur les causes de mort subite mais également sur la prise en charge avant d’arriver à l’hôpital et dans l’hôpital. La mort subite de la femme survient plus souvent à domicile, sans témoin pour initier le message cardiaque. Et même quand la mort subite survient dans un lieu public, dans un parc à l’occasion d’un jogging par exemple, les témoins sont moins à même de débuter des manœuvres de réanimation. Le massage cardiaque est moins souvent débuté car le grand public est peu averti du phénomène et ne sait pas toujours qu’il peut aussi survenir chez les femmes ! Il est donc important de progresser sur l’information du grand public et la nécessité de débuter un massage cardiaque, peu importe le genre du patient concerné !

ÉVOLUTION DU PRONOSTIC

Le taux de survie après une mort subite dans les pays industrialisés est d’environ 10%. Grâce à de nombreuses années d’efforts soutenus de la part de la communauté scientifique, médicale, de recherche et de santé publique, nous avons réalisé des progrès substantiels en matière de prévention et de réponse précoce. L’utilisation rapide du massage cardiaque et la défibrillation de plus en plus disponible grâce aux défibrillateurs semi-automatiques a permis d’atteindre jusqu’à 80 % de survie dans certains contextes spécifiques (notamment la mort subite du sujet jeune au cours du sport). Néanmoins, malgré toutes ces avancées technologiques et médicales du 21e siècle, le taux de survie après une mort subite reste inférieur à 10 % dans la plupart des régions du monde. Même si le patient survit, il peut garder des séquelles neurologiques de l’arrêt cardiaque dans plus de deux tiers voire 80% des cas (troubles moteurs ou paralysie, troubles de la mémoire, etc…) Le taux de survie varie également beaucoup en fonction des circonstances de la mort subite. Les morts subites au cours du sport ont un taux de survie à la sortie de l’hôpital qui peut atteindre jusqu’à 70 % dans des conditions idéales, mais avec des disparités énormes (jusqu’à dix fois) dans les taux de survie entre les lieux géographiques. Une réanimation réussie, en particulier un massage cardiaque précoce, a plus de chances de se produire dans les communautés densément peuplées. L’éducation de la population en matière de réanimation de base, le déclenchement rapide des secours et la pratique d’un bon massage par des non-spécialistes ont un impact substantiel sur la survie après une mort subite.

ÉTAT DE LA RECHERCHE (prédiction…)

Actuellement, la recherche autour de la mort subite se développe autour de nombreux axes notamment la prédiction de l’évènement, la meilleure connaissance des caractéristiques de chaque sous-groupe de population et l’amélioration de la survie. La prédiction du risque de mort subite est une priorité. L’établissement de nouveaux scores ou marqueurs de risque doit prendre en compte de nombreuses variables, qui peuvent changer au cours du temps. Cela peut inclure l’évaluation génétique, les facteurs de risque de maladie coronaire et cardiaque, le mode de vie, les autres antécédents extracardiaques, et beaucoup d’autres critères encore méconnus. Les technologies émergentes comme l’intelligence artificielle, les capteurs portables et le big data, sont en cours d’exploitation pour tenter de prédire le risque de mort subite à l’échelle individuelle, en population générale. En parallèle, de nouveaux médicaments et traitements sont nécessaires pour mieux traiter les arythmies, et réduire le nombre de décès dus à des maladies cardio-vasculaires.

Source : Pr Eloi MARIJON/Pr Xavier JOUVEN
Centre d’Expertise de la Mort Subite
Hôpital Européen Georges Pompidou Paris 15ème

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